vendredi 17 octobre 2014

ميثاق من أجل اقتراع نافع ومُجْدِي







نحن الناخبون من أجل ضمان عيش كريم في بلدنا تونس، ننحاز وضمن سياق سياسي يتسم بطبيعته الحرجة وتوقيا مما نتوجس أنه الأسوأ، إلى الدعوة إلى الاقتراع النافع والمجدي من دون أن يترتب عن موقفنا سقوط في التبسيط
أو مقاربة ساذجة لمميّزات السياق الزمني الذي نحياه. ولأننا نعبّر عن رفضنا المبدئي لجميع أشكال الحطّ من الحقوق المدنية المكفولة دستوريا لجميع من يشتركون معنا في الانتساب إلى نفس الوطن، فإننا نشدّد على وقوفنا في وجه كل المحاولات الرامية إلى إعادة إنتاج منظومة الحكم الدكتاتوري أو السماح لأي سلطة ذات طبيعة دينية معلنة أو مبطّنة بالحلول محلّها.
ولأننا نعتقد كذلك أن التحليل الموضوعي لما حصل خلال السنوات الثلاث المنقضية وما ترتب عليها من حصيلة سلبية جد جسيمة أوشكت أن تُجهز على ذاتيتنا الوطنية المشتركة وعلى تطلّعات شعبنا في اللحاق بركب الأمم المتقدمة، فإننا مقتنعون بأن اللحظة التاريخية الراهنة لا تتناسب بالمرة مع الدعوة إلى فتح باب الاختيار الحرّ. لذلك نعلن بوضوح أن معظم من آثروا صياغة برامج انتخابية سياسية واقتصادية وبيئية وحتى ثقافية أحيانا قد أخطئوا القصد، ولم تتسم جهودهم - على نواياهم الطيبة- بأي نضج سياسي باعتبار ما تضمّنته تصرفاتهم تلك من دفع غير واعي بالبلاد إلى السقوط في المحظور والوقوع خارج حركة التاريخ وتعريضها تبعا لذلك إلى الاندثار حضاريا نظرا لتفاقم صعوباتها الاقتصادية والاجتماعية والثقافية.
إن رفضنا لصيغة الاقتراع الحرّ في الانتخابات المقبلة لا يعني دعوتنا إلى التنازل عن حقوقنا/ واجباتنا الدستورية، بل هو تشجيع للناخبين وعلى عكس ذلك تماما حتى يُقْدموا بكثافة على الاقتراع النافع والمجدي الذي تأمّنه شروط تعاقدية تتّصل بمراقبة التزام الأطراف المنتصرة بوضع الحوكمة الرشيدة موضع تطبيق بمجرد وصولها إلى السلطة. ومن أبرز تلك الشروط نشير بالأساس إلى:
• احترام الحريات الشخصيّة وفقا لما نص عليه الدستور.
• المحافظة على السيادة الوطنية.
• إرساء مبدأ الصراع التوافقي سدا لذريعة العودة إلى منطق الوصاية الفكرية والمواضعات الجماعية.
• العمل على الانتقال بمبادئ الحوكمة الرشيدة من إطارها النظري الفضفاض إلى مستوى التطبيق على أرض الواقع.
• إعادة الاعتبار إلى العمل كقيمة سامية، وتشجيع الاستثمار عبر تطوير ثقافة خلق الثروات وتنميتها.
• الارتقاء بالثقافة السياسية وبأخلاقياتها والاستبطان العميق لاحترام المؤسسة العامة.
• إصلاح النظام التعليمي وضمان التكوين المفضي إلى الحصول على ملكات حقيقة، لا على شهادات لا تعكس امتلاك أصحابها لأي كفاءة.
• توجيه مختلف الخطط الثقافية والسياحية والتراثية لخدمة التنمية الجهوية والمحلية بمختلف جهات البلاد وأقاليمها.
  

samedi 4 octobre 2014

Interrogation identitaire et dialogue interculturel au Maghreb













       L'interrogation identitaire traverse aujourd'hui la majorité des sociétés de la planète ce qui est, en partie, une conséquence de la mondialisation qui brouille les repères. Mais, dans certaines parties du monde, cette interrogation se transforme en véritable "panique" identitaire : soit dans les grandes puissances qui voient leur hégémonie contestée (Europe, classe moyenne blanche aux Etats-Unis), soit dans les régions où la récurrence de cette question a pu être renforcée par les ingérences occidentales. Et, dans tous les cas, des idéologies se trouvent là pour répondre à cette panique en prônant un retour à une supposée pureté d'origines en grande partie fantasmées.
C'est le cas du monde arabe, où la question identitaire présente toutefois quelques particularités. Alors que dans une bonne partie du monde, et en particulier dans les démocraties européennes et américaines, le multiculturalisme devient une modalité majoritaire du vivre ensemble, le monde arabe se caractérise par sa difficulté à intégrer cette dimension dans son mode d'être.
Les idéologies nationalistes, comme celles s'appuyant sur le référentiel religieux, se caractérisent par un refus de la pluralité et la volonté d'assurer l'hégémonie absolue de l'arabité, ou de l'islam, ou plus généralement des deux conjointement, sur l'ensemble du patrimoine culturel et du fonctionnement politique et sociétal des pays considérés.
Au Maghreb, la période postcoloniale se caractérise par la marginalisation des minorités ethniques et la disparition quasi-totale des minorités religieuses. D'une certaine façon, alors que les pays dits développés et certains pays émergents se "multiculturalisent", on est majoritairement dans les pays du monde arabe à la recherche éperdue d'une introuvable pureté identitaire.
Les débats autour de l'identité restent donc vifs, comme si cette marginalisation et/ou cette disparition des minorités n'avaient pas réglé la question. Plus encore, ils réactivent les lignes de clivage entre partisans d'un Maghreb ancrée dans une pluralité ethno-historico-religieuse assumée et ceux d'une unicité revendiquée. Les deux pôles autour desquels se cristallise cette question n'ont pas cessé de se faire face. Les élites, comme l'ensemble de la population, hésitent entre une maghrébinité intégrant l'ensemble des apports et des stratifications historiques qui font le Maghreb d'aujourd'hui, et une arabo-islamité qui aurait enseveli ces apports pour occuper la totalité du champ identitaire.
Un état des lieux à partir de quatre dimensions qui sous-tendent cette question (le fait berbère, le fait juif, l'appartenance à l'espace méditerranéen et le rapport aux origines africaines et aux minorités noirs) méritent d’être scruter de près pour en savoir plus sur la disposition des populations maghrébines actuelles à apprécier leurs diversités culturelles ainsi que leurs multiples appartenances:
Mais au fait, que ce qui crée autant de résistances à la prise en compte du melting-pot culturel, comme constituant de l’identité maghrébine plurielle? L’un des plus gros obstacles, vient de la charge culturelle et religieuse adossée à la toute puissance du credo. A chaque fois, on est obligé de faire des concessions à la mythologie « arabe », au détriment de la pluralité et de la rationalité historique. Au fond, on a besoin que les gens réalisent que leur identité n’est pas le centre du monde et qu’il y a le genre humain au-dessus de tout cela. Le fait que très peu d’intellectuels et membres de l’élite, politique, économique et culturelle, osent se démarquer publiquement des croyances partagées et de l’idéologie religieuse de l’Etat, semble, inquiétant. Nous pouvons donc affirmer que les gens ont peur d’être bannis socialement. Il y a des lignes rouges que personne n’ose dépasser et sur lesquelles veille l’Etat.
Au moment même ou notre histoire commune fortement marquée par le discours et l’idéologie nationaliste, doit impérativement, laisser la place à une histoire post-nationaliste qui  sera, toujours tout à la fois  une histoire polyphonique, critique et ouverte, qui saura élargir ses curiosités et son champ d’investigation et regarder bien au-delà du « pré carré national», on se rend à l’évidence de la carence d’enseignements et de travaux consacrés à l’histoire des peuples et des civilisations de l’Orient ancien. On ne compte quasiment aucun spécialiste de l’Egypte ancienne, de la Phénicie ou de la Mésopotamie, aucun spécialiste, toutes périodes confondues, des diverses civilisations ou grands pays de l’Extrême-Orient, de l’Amérique du Sud et même de l’Amérique du Nord, de l’Afrique subsaharienne et de la plupart des principales aires géo-historiques et politico-culturelles européennes, aucun spécialiste non plus, de la Turquie et de la Perse modernes ou même du Machrek arabe des quatre ou cinq derniers siècles. Une bonne et meilleure connaissance de l’Autre, ne peut que nous aider à approfondir davantage, l’étude de notre propre  histoire et d’accéder par la même occasion, à une meilleure intelligence de nous-mêmes.
C'est sur cette ambiguïté ou sur cette équivocité que s'est construit le discours officiel nationaliste. Les Maghrébins ne sont pas uniquement arabes mais ne savent pas vraiment, définir "l'autre chose" qui les constitue. Pour les défenseurs d’une identité arabo-musulmane, la centralité ne suffit pas, c'est l'exclusivité qui est exigée. Il s'agit de fondre le Maghreb dans l'espace de la nation arabe et de gommer toute référence susceptible de l’éloigner de cette conception.

La référence à la Méditerranée, dans le discours officiel en arabe, a été quasi-inexistante, de même d'ailleurs, que l'appartenance du Maghreb à la francophonie. Les nouveaux Etats-nationaux du Maghreb ont constamment entretenu un rapport ambigu à la berbérité. Les discours officiels ont toujours, tenu à affirmer l’autochtonie de la population juive, mais, dans les faits, rien n'a été fait pour les persuader de ne pas partir. Cette duplicité est due à une série de facteurs qui se sont conjugués pour occulter une telle autochtonie, qui n’est signalée dans aucun manuel d'histoire. Ceci étant dit, il n’est pas superflu cependant de remarquer que la question de la multiplicité des appartenances n'est pas pour autant un taboue dans tous les pays du Maghreb, bien au contraire, elle connaît même depuis quelques années, un regain d’intérêt. Comme si, face au projet politico-idéologique islamiste, d'exclusion de toute pluralité, la mise en avant du multiple constituait une ligne de défense contre la construction d'une identité nouvelle dans laquelle le réel ne pourrait se reconnaître.