vendredi 8 juin 2012

Clôture des Rendez-vous de l’ATEH "Etre Tunisien" au Club Taher Hadded (Jeudi 28 juin à 16h) Hatem Karoui : "Du Slam, épicé à la tunisienne" !





QU'EST CE QUE LE SLAM ?

Le terme slam peut aussi bien désigner le genre qui est avant tout un art oratoire, voire le mouvement slam, que la manifestation à laquelle ce mot fait habituellement et historiquement référence.
De fait, le terme slam représente le plus souvent un slam de poésie, qui est un concours de déclamation de textes poétiques. Né d'une idée du poète américain Marc Smith en 1986 dans le but de rendre les lectures de poèmes à la fois moins élitistes et moins ennuyeuses, le slam prévoit des règles minimales, laissant une grande liberté au participant. La discipline repose sur les talents d'orateur, et tend parfois vers le sketch humoristique ou le stand-up. Par extension, une soirée slam est une soirée de lectures de poèmes avec le principe de la scène ouverte, ou « open mic », c'est-à-dire que quiconque peut réciter un texte s'il le souhaite. On considère que le slam est un mouvement artistique porteur de valeurs telles que l'ouverture d'esprit, le partage, la liberté d'expression et le dépassement des barrières sociales.
Le mot slam désigne en argot américain "la claque", "l'impact", terme emprunté àl’expression to slam a door qui signifie littéralement « claquer une porte ». Dans le cadre de la poésie orale et publique, il s’agit d’attraper l’auditeur par le col et de le « claquer » avec les mots, les images, pour le secouer, l’émouvoir.
Poésie vivante issue des performances des poètes de la Beat Generation, puis appropriée par les poètes de la rue, les rappeurs voulant sortir du cadre du Hip-Hop, il fut initié au début des années 1980 par Mark Smith, à Chicago, sous forme de lectures publiques, pour gagner en popularité et traverser l’Atlantique dans le milieu des années 1990.
Le slam donne la possibilité à tous de dire de la poésie à l’occasion de soirées organisées dans des cafés et des lieux publics. Que ce soit lu, récité ou improvisé, le slam correspond à un moment au cours duquel on peut dire n’importe quelle forme de poésie ou quelque chose qui a à voir de près ou de loin avec cet art. Car celui-ci n’est nullement une forme particulière de poésie. Le slam est un moment à l’occasion duquel on va dire de la poésie dans toutes ses formes : rimées ou pas, métrées ou pas, issues de n’importe quel courant poétique.
Le slam offre une sorte de syncrétisme, parfois surprenant, dont l’enjeu n’est pas l’absolu littéraire. C’est une poésie de l’instant, qui bien souvent n’a pas vocation à dépasser le cadre de cet instant. La scène slam est un lieu de vie, de pensée, de réactions spontanées. Un lieu de croisement aussi, d’expérimentations. Le slam rend possible à l’occasion de la déclamation d’un poème, la reconstitution d’un tissu social aujourd’hui mis à mal par tout ce que notre monde fabrique d’inégalité, de violence et d’incompréhension. Le slam est un lieu d’expression poétique, d’expression, de tolérance.

POURQUOI LE SLAM ?

Il est étonnant de voir que le slam envahit peu à peu les écoles, les collèges, les lycées, les centres sociaux, les associations, alors que la population adolescente n’a pas accès aux soirées. Comment passe-t-on des bars aux bancs de l’école ?
Les acteurs sociaux y ont vu un formidable outil. D’abord, il permet de faire écrire et travailler l’écriture sous toutes ses formes, ensuite il permet de faire dire et découvrir l’expression orale, enfin il permet d’apprendre à écouter les autres. Oui, il est bien question d’écriture car, même dans le cadre de l’oralité et même de l’improvisation, l’écriture reste première, qu’elle soit une écriture graphiée, posée sur papier, ou non graphiée, c’est-à-dire écrite oralement ou dans sa tête. Partant de contraintes ou de jeux d’écriture et d’oral simples, pour aller vers des formes plus complexes, plus intimes, les ateliers amènent les participants à prendre conscience de leur écriture, de leur voix propre, de leur souffle intérieur. Ils pèsent les mots, les nettoient, leur donnent une charge personnelle. L’atelier d’écriture slam, de par son origine, inscrit d’emblée l’écriture dans une pratique éclectique et décloisonnée. En effet le slam ne se caractérise pas par un genre unique mais par l’addition, le collage, le mélange de toutes les richesses de la langue orale comme la mise en voix, la tonalité, le souffle, le rythme et de tous les styles d’écriture : poésie, chanson, hip hop, forme narrative, improvisation.

 Hatem Karoui par lui même :

 Hatem KAROUI, tunisien, né le 12 Mars 1972 à Tunis a fait des études universitaires en Marketing, et travaillé  plusieurs années dans le monde de l’entreprise.
 Il a quand même été rattrapé par sa passion première, son 1er Amour : la Scène, et il a intégré la Troupe EL TEATRO de Taoufik JEBALI en Janvier 2002 pour les répétitions de la pièce « Ici Tunis » en tant que comédien, et il est resté 4 mois à répéter tous les jours sans arriver à « la première » de la pièce  à cause de ses engagements professionnels.
En 2006, il créa un atelier pour les arts scéniques (Théâtre et Slam) au sein de TUNISIANA (Un opérateur de téléphonie mobile dans lequel il était chargé d’affaires) avec l’aide du comédien Atef BEN HSINE.
En mars 2008, il monta sur la scène d’EL TEATRO avec son nouveau groupe SLAM ALIKOM (accompagné par un Guitariste et un Percussionniste) pour présenter le 1er spectacle de SLAM en Tunisie.  Le Groupe s’est ensuite élargi en intégrant un bassiste et un batteur.
Il est actuellement le porte drapeau du SLAM en Tunisie, et a effectué avec SLAM ALIKOM une centaine de spectacles à travers la Tunisie, devant des milliers de personnes et dans des festivals prestigieux (Festival International de Hammamet 2009 et 2010, Festival du Rire 2010 etc).
Hatem a fait aussi plusieurs performances SLAM en solo sur des scènes prestigieuses (Amphithéâtres de Hammamet en 2008 et de Carthage en 2009 …) et sur des petites scènes (Café Théâtre) ainsi qu’à la Télé et à la Radio (HALA ADIA sur EXPRESS FM : Rubrique quotidienne de SLAM entre Octobre 2010 et Janvier 2011).
Par ailleurs, Hatem a assuré avec son Groupe SLAM ALIKOM une partie de l’ouverture du Festival international de Carthage 2011. Il  a participé en juillet 2011 au Prestigieux Festival d’Avignon avec son monodrame « REVOLUTION ».
Le 18 janvier 2012, il a assuré la « Première » mondiale de son nouveau spectacle   KIF KIF à l’Abbaye de NeuMunster  au Luxembourg  accompagné par son ami guitariste, pianiste et chanteur Sabry Mosbah.
Le duo  KIF KIF et en raison de son caractère inédit, a eu beaucoup de succès lors de ses différentes  représentations au Baron d’Erlanger de Sidi Bou Said et à El Teatro de Tunis ainsi qu’à Sousse et Monastir et au festival RAMDAM SLAM à Mantes la jolie en France le 26 mai 2012.

Haem Karoui dans la critique artistique :

Le slam, une vraie épidémie qui ne cesse de se propager et de frapper ici et là dans le monde entier. Succombant à cette épidémie, Hatem Karoui n’a pas essayé à faire de la résistance. Au contraire, il s’y est laissé aller, donnant naissance à « Slam alikom », un premier spectacle du Slam tunisien pur et dur.

Seul le pur hasard a fait de Hatem Karoui - ce diplômé de l’Institut Supérieur de Gestion (ISG) et fonctionnaire auprès de «Tunisiana» - le premier slameur en Tunisie, du moins le premier à être médiatisé et à donner des spectacles organisés et officiels. Un premier pas qui a annoncé une naissance tunisienne de ce nouveau genre d’expression artistique qui ne cesse de propager dans le monde entier et surtout aux Etats-Unis d’Amérique et en France. Le succès fou de l’expérience du Grand Corps Malade en témoigne !


 Revenons à notre artiste Hatem Karoui qui a découvert en échangeant quelques SMS avec une amie qu’il est en train de broder des brefs et jolis messages qui sortent du lot. «Quand j’ai envoyé ces messages et je n’ai pas cherché à les enjoliver mais j’ai écrit vraiment ce qui m’est venu à l’esprit, à ma façon. Alors quand cette amie m’a fait la remarque, j’ai commencé à réfléchir sérieusement à cette nouvelle expérience artistique. J’ai demandé l’avis d’un autre ami Mehdi Rekik- guitariste- qui à son tour m’a félicité et m’a encouragé à poursuivre l’expérience. Je me rappelle très bien, c’était en décembre 2007. Le déclic de cette délicieuse aventure était les SMS mais cela n’empêche que j’ai été prêt pour aller encore plus loin car j’ai déjà une bonne petite expérience théâtrale», nous a souligné Hatem Karoui qui s’est déjà formé dans les ateliers lancés par El Teatro. Une expérience enrichissante qui fait sa fierté et qui a nourri sa passion pour le 4e art. «J’ai beaucoup appris de ces ateliers. Cette année aussi, j’ai choisi de rejoindre El Teatro pour participer à des projets artistiques qui ont été présentés dans le cadre du programme «Studios El Teatro». C’est vraiment enrichissant !», a noté ce slameur qui a choisi d’aller loin, donnant naissance à son premier spectacle intitulé tout simplement «Slam alikom» ( qui signifie Salut à vous). Présenté en mars 2008 à guichets fermés à El Teatro, ce spectacle a connu un succès fou auprès du grand public venu à la découverte de ce genre nouveau, basé essentiellement sur le jonglage avec les mots et les images. Mais pour que ce projet soit bien présenté, Hatem Karoui a invité Mehdi Rekik (guitariste) et Néjib Rekik (percussionniste) à partager avec lui cette aventure artistique. «Nous étions agréablement surpris par l’accueil chaleureux d’un public très nombreux qui est venu à notre soutien. Je pense que le public a aimé notre spectacle car il a été bien ancré dans le vécu tunisien», se souvient ce slameur. Et d’ajouter «Avec ces textes purement tunisiens, présentés sur un fond musical bien recherché et riche en notes de rock, soul, jazz et bien sûr des notes typiquement tunisiennes, nous avons pu toucher le public et même l’impliquer dans le spectacle et c’est l’essentiel dans les spectacles du slam».
«Comme vous le savez, le Slam est toujours présenté dans les cafés culturels…Le Slam est un précieux moment de partage d’un texte, d’une émotion, d’une idée…C’est un moment d’écoute qui doit se faire dans un cadre très approprié. Les cafés culturels et les scènes conviviales comme celles d’El Teatro, du théâtre d’Art Ben Abdallah ou même le Centre Culturel de Bir Lahjar donnent d’autres dimensions aux représentations du Slam», a noté Hatem Karoui dont la prestation ou la performance change d’un espace à un autre. «Avec chaque représentation, j’ai introduit de nouveaux textes. Ce n’est pas aussi facile mais j’essaie de le faire au bonheur du public. Parfois, trouver les mots adéquats pour un texte de 3 minutes ou 5 minutes au maximum est un vrai défi».
 A préciser Hatem Karoui clôturera les "Rendez-vous" mensuels de l’Association Tunisienne des Etudes Historique  (ATEH) consacrés au thème « Etre Tunisien ». Vous pouvez redécouvrir ses performances au Club Taher Hadded le jeudi 28 juin à 16h. 
A voir, à écouter, puis à juger!

 Imen ABDERRAHMANI

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